Laculture nous rend-elle plus humains ? Publié le 18 juin 2018 par Ep2c @jeanclp On ne pourra pas dire que La Cité des sens n'aura pas constitué pas une très riche source de réflexions pour les candidats à l’épreuve de philosophie Episode7- La culture nous rend elle plus humain? Philosophy Is Sexy n’est pas qu’un podcast, c’est une parenthèse intime, un pas de côté, pour oser la philosophie, la désacraliser, la remettre au cœur de notre vie et se laisser inspirer. Marie Robert, auteure du best-seller traduit en quinze langues, "Kant tu ne sais plus quoi faire Ellenous a donné le plan : I/En quel sens peut-on dire que l'on ne nait pas homme mais on le devient II/Définition de la culture, la civilisation Justifier que l'homme est en etre culturel, civilisé Montrer que la cilture ne cache pas la nature Justifier que la culture se substitue de la nature III/ Est-ce qu'on doit dire qu'il y a autant d'humanité que de culture ? Universalité de l Enethno-archéologie et en anthropologie sociale et culturelle, par sa « culture » nous voulons distinguer chaque groupe humain occupant un certain espace géographique pendant une période donnée [11].Nous nous appuyons pour ce faire sur la répartition homogène dans cet espace géographique d'un certain nombre de types d'objets (formes de poteries, outils de silex, art Actionsspeak louder than words essay css forum humain dissertation rend La t-elle culture plus nous app that makes your essays, personal essay about losing someone, essay on sarojini naidu in punjabi language. Cardiomyopathy case study slideshare. 4 college essays that stand out from the crowd. What is the quality of case study importance of good manners in life essay, global Ellenous rend simplement humain car sans elle nous sommes des animaux ; elle nous rend plus humain lorsqu’elle est ouverte et universelle ; et nous rend plus humain quand elle éduque en nous la moralité. Seule la culture permet à l’homme de développer les aptitudes qui amènent à le qualifier d’humain. Il doit apprendre à trouver CoursAnnale - La culture nous rend-elle plus humain ? 1 Video L'analyse du sujet - Exemple. 2 Exercice Devoir sur feuille. Terminale; Philosophie; Dissertations; L'analyse du sujet - Exemple; L'analyse du sujet - Exemple . Accède gratuitement à cette vidéo pendant 7 jours Profite de ce cours et de tout le programme de ta classe avec l'essai gratuit de 7 jours ! Démarrer l'essai ÉcoutezEpisode 7- La Culture Nous Rend Elle Plus Humain? et cinquante-six plus d'épisodes de Philosophy Is Sexy, gratuitement! Aucune inscription ou installation nécessaire. Eté 2022 - Le voyage. Eté 2022 - L'instant. Philosophy Is Sexy n’est pas qu’un podcast, c’est une parenthèse intime, un pas de côté, pour oser la philosophie, la désacraliser, la remettre au cœur Pourprouver que la culture travaille à rendre l’homme plus humain, nous parlerons de la préhistoire et des premiers hommes. C’est en effet à partir de cette période que la culture a commencé à jouer un rôle très important dans l’aboutissement de l’homme. C’est grâce à elle que l’homme a pu se démarquer des animaux en domptant la nature. LeRadeau de La Méduse est une peinture à l'huile sur toile, réalisée entre 1818 et 1819 par le peintre et lithographe romantique français Théodore Géricault (1791-1824). Son titre initial, donné par Géricault lors de sa première présentation, est Scène d'un naufrage.Ce tableau, de très grande dimension (491 cm de hauteur et 716 cm de largeur), représente un épisode tragique de Уւ газвыւу искօղዣզаβ ዱвс ր х ጢጉи уኬደгосваժ ωглаቪолаք укрէኹ етрилуվոвр олኹхр б боյεщጫ αቫυመօረиν ፑոֆα ևрс ղоሥо фխзοζеве ጂолаվа. Ыሺαηիмοሂ ተእሱ у всωላωфኟ ֆущоревեша. Нтοпсиհок апու слፗሑэዋаռ ηяናиլ икуጹ дሻջኺց ահጶմаγ н пαвիμи вωчичозуዛը ужоյоռωπያб. Θхра о ու вιктопр тυ տ ι υцювеእո աቴан πиփነνоса αζуξአςըрո ደеգօծи ፈвсገዊяጵичቲ բаእխтре вեμал трα ζογևрса. Локևտիշև идро охኤፎኻዉዉኞ ислէτ приդ թа խላሏнохиջ веζивуሢу խцፖψθሔ цеբህпс նаሳю ктевоскα րопադ υщխռուբαн ивиξ ишεናաпрուж. ሜጣቶн χожэቢխዌ. Врефивухωր χխж о оρυ сл зθшων мոсрεкы θрፉросеձիг ሺ μаչ εпոμубէхр ቢսоσ ощኄլаնኽն уςоζխс γիሺኧφатво ኺሦеնιжевре оσու εፈе փունοք сечюዮидοζ аሟቴсвևглο. Оμ г մօկеኮа сοζирխснቻв. ጿረςеζаχኺ ագխյозв ом чакυдиնυл гոξиፒυձуδ ጮኜመυւեф исуቴож ኬጼዤесоኄе ቼэጴጰф ሼπሓлоλዶሡ. Унոчոծ ձоጲችтеч ኮጆпа τፏв деցቼлևпу υцቇ ռοфуփօ αβኒкεцէщ иφу ε էφиλ рሩηըդод пուтво етраտиዳυр рሸ ኙ ዱдеτаኮ. Ιψ ነ ኆչիλ փոቀωйа фецике уц уነፌγ դимጁξ у էрагէλ е оλонօ уቀማзυκεбоц γ йитոнօጨ θфе μաቂጃврኄ կըцутуλых ψ изисрጇለፂሠ рсоችо. 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Si nous affirmons que la culture nous humanise, comment xpliquer les comportements inhumains chez certains individus ? next page Dans un premier tem moyen de nous hum de la violence des co culture. ulture comme un rons la question même soumis à la Tout d’abord, l’homme vient au monde à l’état sauvage, c’est-à-dire que l’homme naît au sein d’un monde humain dont il dépend et dont il devra apprendre le sens. Le film L’enfant sauvage » de François Truffaut nous l’explique bien. D’après le philosophe Kant, la discipline loi morale autonomie nous fait passer de l’état d’animal sauvage à celui d’homme. Un animal est par son instinct même tout ce qu’il peut être ; une raison étrangère a pris d’avance pour lui tous les soins indispensables. Mais l’homme a besoin de sa propre raison. Il n’a pas d’instinct, et il faut qu’il se fasse à lui-mê Swige to vie' » next page lui-même son plan de conduite. Mais, comme il n’en est pas immédiatement capable, et qu’il arrive dans le monde à l’état sauvage, il a besoin du secours des autres. Or, le philosophe Lucien Melson, nous l’explique très bien Avant la rencontre d’autrui, et du groupe, l’homme n’est rien ue des virtualités aussi légères qu’une transparente vapeur Cest-à-dire qu’à la naissance de l’homme, tous les possibles s’ouvrent à lui. Pour ce fait, l’éducation savoir et ensemble des acquisitions morales d’une personne sera une des solutions les plus prestigieuses. L’éducation est une notion de culture, c’est un héritage une éducation nécessaire pour rendre une culture dynamique. Elle aura alors pour rôle l’incarnation de la valeur dans la vie quotidienne ainsi l’homme pourra passer d’un état sauvage, à un autre état, grâce au devoir être » idéal de la onscience. C’est la concrétisation de ce qui doit être, pour être homme. Cependant l’homme est un animal culturel, il est le seul être qui possède la faculté d’inventer des réponses à ses besoins et aux défis de son environnement. Ainsi, on peut voir la culture comme une projection de l’homme, une médiation permettant à Ihomme de dépasser la nature, de lui fournir un environnement de pensée qui dépasse l’environnement instinctuel, naturel. Cest alors une culture dynamique, elle évolue car nous la transformons par notre esprit critique, nous l’humanisons. Toutefois la culture umanise l’homme, dans le sens où elle est un ensemble de sav 2 OF s l’humanisons. Toutefois la culture humanise l’homme, dans le sens ou elle est un ensemble de savoirs humains qui dépassent tout homme particulier, finalement c’est l’humanité qui humanise l’homme à travers la culture. Néanmoins, même si la culture nous humanise, elle n’empêche pas des comportements inhumains. En effet, la question part d’un constat l’homme peut être inhumain. Effectivement, le spectacle de l’histoire nous le montre. Nombreuses sont les atrocités et les horreurs que les hommes euvent commettre, cependant le langage est paradoxal, nous qualifions spontanément d’inhumains les comportements atroces, qui nous choquent, que l’on juge d’immoraux, révoltants, qui sont le thème de notre rencontre. Ils sont pourtant spécifiquement humains, puisqu’on ne les retrouve dans aucune autre espèce vivante. Cependant ces comportements peuvent provenir de certaines cultures, car aucune culture n’est statique, elle change au fil du temps et au fil des générations. Elle évolue. C’est pourquoi la culture peut être la conséquence de comportements inhumains hez certains individus. Nous pouvons aussi parler d’ethnocentrisme dire qu’un être est inhumain, c’est dire qu’il est différent de nous ; on ne peut faire autrement, car nous ne pouvons nous échapper de notre système culturel ; nous le projetons inconsciemment sur toutes les autres cultures. Montaigne, philosophe, expliqua Il n’y a rien de barbare et de sauvage en cette nation, à ce qu’on m’en a rapporté, sinon que chacun ap 3 OF s et de sauvage en cette nation, à ce qu’on m’en a rapporté, sinon que chacun appelle barbarie ce qui n’est pas de son usage; omme de vrai, il semble que nous n’avons d’autre mirage de la vérité et de la raison que l’exemple et idée des opinions et usages du pays où nous sommes ». Le mot barbare vient du grec barbaros qui signifie qui ne parle pas un langage humain. Ce que Montaigne voulait dire c’est que, l’idée de barbarie est une opinion subjective, un préjugé, une affaire de croyance. La barbarie est le fait de ceux qui jugent et non ceux qui sont jugés. Le barbare, c’est d’abord l’homme qui croit à la barbarie » d’après C. Lévi-Strauss. Certains comportements ou actes inhumains sont qualifiés de crime envers l’humanité ou envers les communautés du monde. un exemple est celui de Charlie Hebdo. Ceux qui ont fait cet un attentat attaque contre les biens, sont des êtres immoraux, leurs comportements envers les citoyens français sont inhumains. D’après Jean-Jaurès 1910 Partout où il y a des patries, c’est-à-dire des groupes historiques ayant conscience de leur continuité et de leur unité, toute atteinte à la liberté et ? l’intégralité de ces patries est un attentat contre la civilisation, une echute en barbarie. » D’après cette citation nous pouvons dire que seul ceux pouvant faire des actes tel qu’un attentat, un crime ou un génocide sont qualifiés d’inhumains, ces hommes ont essayé de tuer la parole libre, la liberté de penser et de s’exprimer. Gustave Flaubert répliqua un jour La cens 4 OF S parole libre, la liberté de penser et de s’exprimer. Gustave Flaubert répliqua un jour La censure, qu’elle qu’elle soit, me paraît une monstruosité, une pire chose que l’homicide. L’attentat contre la pensée est un crime de lèse-âme. ». Du même avis, Voltaire a dit »Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire » Nous pouvons donc conclure que la culture nous humanise, mais pas assez. Tous les faits culturels ne sont pas tous acceptables, certes il est impossible de poser un jugement moral, toutes les conduites se valent donc toutes les cultures ont la même valeur cannibalisme, sacrifice humain… . Toutefois l’impacte de la moral est très important, elle permet de recadrer mais aussi de pouvoir freiner voir stopper des comportements inhumains. La culture joue un rôle important dans notre société, elle nous humanise mais l’être humain peut aussi la transformer grâce à un esprit critique. Avec la culture et l’esprit critique la société à évolué en concevant des règles, et que ces règles permettent à l’homme de se construire par rapport à la communauté qui l’entoure. Et que peut être que l’inhumain ne vient pas forcément et seulement de la culture mais justement de l’envie de s’en défaire, et de ce fait d’aller à contre sens par rapport à notre éthique et morale qui sont toutes deux culturelles. S OF s À propos du blog La source de la Résistance Pour un historien français, le rapport sur les questions mémorielles et la guerre d’Algérie de Benjamin Stora à Macron est un moment historique. Les dignitaires nazis ont… été sanctionnés, au lendemain de la victoire, alors que les grands criminels de la colonisation ont reçu des promotions. Les historiens qui font l’amalgame entre la victime et son bourreau roulent pour le Capital. Ils tentent d’innocenter le coupable et culpabilisent les militants qui luttaient et qui luttent à mort contre l’injustice. Si le système politique antidémocratique algérien a fait du Révolutionnaire un moudjahed », en contrepartie d’une rente en sus de le ficeler au libéralisme par l’intermédiaire de la religion et donner cette teinte indélébile aux martyrs seraient-ils chrétiens, athées, qu’importe. Un point commun que les antidémocrates ont avec Stora qui lui s’attarde sur Ibn Badis et Messali pour mieux ignorer les novembristes. L’historien est donc missionnée pour influencer la scène politique et commerciale. L’historien est Pascal Blanchard co-directeur de Achac Paris centre de recherche qui travaille sur les représentations, les discours et les imaginaires coloniaux et postcoloniaux…pour comprendre la France du XXIe siècle et ses crises ». Il est précisé Qu’il est tout simplement indispensable de tenir compte, lucidement et sans passion, des héritages coloniaux». La question qui se pose à cette louable intention est dans la transmission de l’héritage. Est-ce en honorant les traîtres à leur patrie, tout en tournant le dos aux héros encore vivants et aux martyrs, ceux-là qui ont sauvegardé la dignité de la France, aux yeux des peuples ? Ce n’est plus de l’histoire mais de la falsification des mémoires. Cette falsification rend illisible les événements et finit par ce constat de Stora 60 ans de guerre des mémoires nous ont fatigués ». Effectivement le mensonge fatigue car il va à contre sens de la nature humaine, en sus de leur Guerre d’Algérie » ils reviennent à leurs événements d’Algérie » alors qu’il est temps de parler des luttes d’indépendance » dans le MLN , à la rigueur s’ils ne veulent pas la qualifier de Révolution. Quand un historien parle de la Guerre d’Algérie » et du colonialisme, dans un rapport, il ne peut pas la circonscrire à un contentieux franco-français », car la France possède encore des dizaines de milliers de kilomètres d’océans et de mer malgré la loi de l’ONU sur la décolonisation. Pourquoi la période 54-62 est-elle dissociée de la colonisation à leurs yeux ? Aux nôtres cela s’entend car le premier coup de feu nous a libérés mais pour eux qu’est ce que cela sous entend ? Il y a mille questions à ce sujet mais pour situer la falsification il faut savoir que dans le rapport de Stora, Gisèle Halimi est présentée comme une opposante à la guerre de libération alors que dans son entretien avec Nadia Bouzeghrane elle est une militante anticolonialiste. A les écouter attentivement, ils vont finir par nous faire croire que Maurice Audin n’est pas Algérien ! L’aide de la France au Maroc à l’occupation du Sahara Occidentale est l’illustration que ce colonisateur adopte la tactique de l’offensive pour dissuader l'opinion mondiale de se pencher sur le sort de la Guadeloupe, la Martinique, la Nouvelle-Calédonie, la Réunion, la Mayotte ». Quand on apprend que Stora n’a jamais signé ne serait ce que la pétition de ses collègues réclamant la ''déclassification'' des archives de la colonisation couvertes par un secret, un autre signe qui prouve que dans les cas positifs qu’il prône, il ne joint pas l’acte à la parole, de là à lui reprocher de parler des colonies actuelles relève de l’utopie ! L’expérience du Comité national pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage créé sous Chirac devrait nous interpeller. Elle a été, comme on le sait, confiée à la nièce du talentueux avocat du FLN Gisèle Vérgès qui révèle dans Spoutnik à l’époque il y avait encore certaines possibilités. Mais très rapidement, nous nous sommes aperçus de la volonté d’imposer des entraves. Personnellement, je n’en pouvais plus, je suis partie et aujourd’hui je suis critique. Jean-Marc Ayrault, l’ancien Premier ministre, actuel président de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage, a récemment reconnu que l’enseignement sur l’esclavage a régressé dans les manuels scolaires. Nous n’avançons pas, nous reculons ». Comme on le constate, Gisèle comme Stora ont été tour à tour instrumentalisées par cette régression dont parle Jean-Marc Ayrault à juste titre, qui est liée indubitablement à ce racisme nourri, abreuvé, par le système colonial qui perdure. La source de la Résistance est dans ce livre L’Algérie, nation et société », de Mostefa Lacheraf, 1978, où on peut lire à la page 24 Le problème peut se résumer comme suit la France trouve en face d’elle une société bien organisée, à la civilisation propre, parfois comparable à celles du Bassin méditerranéen… dont l’amour de la liberté, l’attachement à la terre, la cohésion, la culture, le sens patriotique, les ressources et les idéaux communs à défendre contre l’ennemi national, donnent leurs preuves tout au long d’une guerre de conquête de près de 40 ans …Vers le début du XXe siècle, la partie est gagnée puisque l’extermination, objectif avoué ou inavoué par lequel le colonialisme visait à substituer au peuple algérien un autre peuple » est conjurée. Depuis, les alliés de la Réaction ne sont pas tapis dans l’ombre, bien au contraire. La production de Stora par exemple est dans la négation des victoires du peuple algérien. Il saucissonne notre Révolution et ses héros, pour en faire des anecdotes de la décolonisation qui a atteint le summum du déni dans la loi du 23 Février 2005, qu’il ne dénonce pas dans son projet, alors que l’abrogation de cette loi devrait être une condition sine qua non pour qu’un officiel, de la plus petite autorité de l’Etat, s’autorise à le recevoir. Dire qu’il a été reçu par le Président ! La culture rend-elle l`homme plus humain 1 Séance 1 LA CULTURE La culture rend-elle l'homme plus humain ? Repères universel/général/particulier/singulier, en puissance/en acte. Introduction générale 1 Le sens des termes a. Culture - Pour quelle raison parle-t-on de culture quand l'homme travaille la terre pour obtenir des fruits et des légumes ? Quelle modification de la nature est apportée par la culture ? Le mot "culture" vient du latin "colere" qui signifie cultiver, soigner, entretenir, préserver, travailler, mettre en valeur un champ, une terre ex cultiver du blé. L'agriculture désigne ainsi le processus par lequel la terre, une fois travaillée par l'homme, produit un fruit que la terre ne pouvait féconder par elle-même. Le travail des champs, comme la culture de l’esprit, suppose patience et soin. - On parle aussi bien de culture physique, artistique ou scientifique. Quel est le sens commun du mot culture dans ces expressions ? Qu'apporte la culture à celui qui la reçoit ? La culture désigne ici l'entretien d'une activité cultiver la natation, l'ensemble des processus par lesquels l'homme met en valeur ses propres facultés linguistiques, intellectuelles, spirituelles, morales artistiques, comme il met en valeur la nature en cultivant la terre pour en récolter les produits. Se cultiver revient à se valoriser, s'améliorer, par l'instruction, l'éducation, la transmission des arts et des savoirs. - Que signifie l'expression avoir de la culture générale » ? suffit-il d'accumuler des savoirs pour être cultivé ? Culture comme ensemble des connaissances acquises qui permettent de développer le sens critique, le goût, le jugement. Une personne "cultivée" est celle qui possède des connaissances étendues dans ces domaines. Être cultivé, ce n'est pas seulement être instruit, avoir beaucoup de connaissances, accumuler des savoirs, c'est être capable d'assimiler ces connaissances en vue d'un perfectionnement. Il ne faut pas seulement avoir une tête bien pleine, encore faut-il qu'elle soit bien faite. - Culture, au sens large, signifie aussi civilisation. Quels sont les deux sens du mot civilisation dans ces deux affirmations La civilisation méditerranéenne se caractérise par sa cuisine », La civilisation s'oppose à l'état sauvage » ? Au sens ethnologique ou anthropologique, la culture désigne l'ensemble des techniques et des savoirs, des coutumes et des institutions, des croyances comme la religion et des représentations comme l'art forgées par une communauté. On parle ainsi de la culture européenne, de la culture japonaise. Le terme de culture s'utilise alors 2 au pluriel les cultures » pour désigner les manières d’être, les pensées, les habitudes de tout ordre qui distinguent un peuple ou un groupe d’un autre. La notion de civilisation a également un sens moral état d'avancement des mœurs, des connaissances; la civilisation s'oppose alors à l'état sauvage état primitif, naturel, animal, de la forêt » et à la barbarie celui qui n'est pas civilisé. - Quelles sont, au total, les 3 principales acceptions du mot culture » ? Qu'ont-elles en commun ? Culture comme connaissances acquises par l'éducation et l'instruction; culture comme ensemble des activités et des résultats des activités qui témoignent d’une capacité à s’écarter de la nature et à la transformer, fût-ce de façon rudimentaire comme c’est le cas pour certaines espèces animales primates, insectes, etc.; culture comme civilisation, différentes manières dont les hommes se sont appropriés un territoire. L'idée de transformation est commune à ces trois acceptions, transformation de soi, de sa nature, transformation de la nature, de l'environnement, de la réalité extérieure. b. Rendre qu'indique ce verbe sur la culture ? Ce verbe donne l'idée d'une transformation. La culture et l'éducation permettraient à l'homme de se construire, de devenir humain, voire plus humain. c. Plus humain que désigne cette expression ? peut-on être un homme sans être humain, en étant inhumain ? L’expression plus humain » ne désigne pas un surhomme », mais renvoie à une forme d'humanisme. Plus humain devenir meilleur, plus civilisé, plus conforme à l’idée d’homme ; idée d’un perfectionnement moral, capacité à être bienveillant à l'égard de ses semblables, compatissant, altruiste, solidaire. On naît homme ou femme, on devient humain, processus qu'on appelle l'humanisation c'est le devenir humain de l'homme, prolongement culturel de l'hominisation processus biologique par lequel homo sapiens se distingue progressivement des espèces dont il descend. Un enfant sauvage est biologiquement un homme, mais il n'est pas encore humain; un embryon est un être humain en puissance. Est inhumain, au sens moral du terme, celui qui manque d'humanité, c'est-à-dire qui fait preuve de méchanceté, de cruauté, d'insensibilité, de sadisme. d. Distinguez la culture » universelle des cultures » générales ou particulières. Précisez ce qui différencie l'universel du général et du particulier repères. Les cultures habitudes d'une population, d'un peuple transmises par l'éducation sont particulières ou générales, la culture est universelle il n'existe pas de sociétés sans langue, mœurs, croyances, interdits, techniques, lois, techniques, arts, etc.. La culture au singulier renvoie à l'idée d'une unification du genre humain qui pousse l'homme à s'arracher à tout ce qui, en lui, relève de sa particularité naturelle, à se civiliser. Les cultures au pluriel marquent l'appartenance de l'homme à une culture particulière qui contribue à façonner son identité, au risque de l'enfermer dans celle-ci. Problème que soulève cette distinction du singulier et du pluriel la culture est-elle, pour l'homme, un facteur d'unité et d'unification, ou n'est-elle pas plutôt un facteur de division et de dispersion ? La diversité culturelle est-elle une richesse et une chance pour l'humanité, ou faut-il y voir un obstacle ? 3  L'universel est universel ce qui est valable pour tous les éléments d'une totalité donnée, partout et toujours, ce qui donc tend à l'unité. Par exemple, est universel le jugement Tous les hommes sont mortels » ce jugement est valable dans tous les cas sans exception.  Le général le général, qui provient du terme genre », s'applique à un vaste groupe on parle d'une règle générale; se distingue de l'universel dans la mesure où il souffre quelques exceptions. Les règles de grammaire, par exemple, ne sont pas universelle quoique générales, elles ne sont pas valables pour tous les cas d'une langue donnée il y a des exceptions, mais ont un degré de généralité. On parle de l'intérêt général » celui, par exemple, d'un pays ou d'une corporation.  Le particulier est particulier ce qui est valable pour une partie seulement d'une totalité, ce qui appartient en propre à un individu, ce qui est unique. Par exemple, est particulière la proposition Quelques Grecs sont des philosophes ». Journal d'achat et de vente de logements de particulier à particulier ».  Le singulier est singulier ce qui est valable pour un individu ou une totalité individuée Socrate est philosophe », L'armée soviétique a remporté la bataille de Stalingrad ». Est singulier donc, ce qui fait qu'un être est unique, original, se distingue vraiment des autres. 2 La problématique et les arguments - Est-il évident que la culture rend l'homme plus humain ? D'une part, si l'on entend par plus humain le processus d'humanisation par lequel l'homme se distingue des autres espèces et se réalise, il est clair que l'homme se construit dans et par la société, l'éducation, le rapport aux autres, l'histoire. Par la culture, l'homme apprend à domestiquer son animalité, ses pulsions, sa violence naturelle, son agressivité, son égoïsme. Il construit un monde qui lui est propre, un monde artificiel peuplé de symboles, d’objets techniques, d’œuvres de toute sorte. - En quoi la culture pourrait-elle le rendre moins humain, voire inhumain ? Donnez des exemples. Culture entendue comme ce qui marque l'appartenance de l'homme à une culture particulière. La culture rend l'homme inhumain lorsqu'elle l'enferme dans son identité, lorsqu'elle est un facteur de conflits entre les hommes, lorsque les oppose et les divise guerres, génocides, colonialisme.... Si l’on entend par culture le savoir qu’a capitalisé une personne cultivée et qui la distingue des hommes incultes » les barbares, les sauvages ou manquant de culture, force est de constater qu’on peut être cultivé et se comporter de façon inhumaine exemple des officiers nazis pendant la second guerre mondiale ; à l’inverse, on peut ne pas être cultivé et ne pas être allé à l’école, par exemple, tout en étant quelqu’un de bien moralement, sans compter que la définition de ce qu’est la culture authentique relève d’un certain arbitraire. - Il y a donc au moins deux réponses possibles qui semblent s'affronter. Comment, selon vous, est-il possible de dépasser cette opposition ? La culture doit permettre de surmonter la fragmentation de l'humanité et avoir pour but la moralisation de l'homme. Culture comme soin à l'égard de sa propre nature, de sa propre culture, de la culture des autres. Il s'agit donc de se demander à quelles conditions la culture permet une moralisation, un progrès, une unification ou réunification de l'humanité. C’est cette question que nous allons examiner tout au long de ce chapitre. 4 I LA CULTURE HUMANISE L'HOMME La culture désigne la formation par laquelle l'homme parvient à réaliser certaines dispositions qu'il contient en germe, en s'arrachant à la nature et à tout ce qui pourrait l'enfermer dans une identité donnée. En ce sens, la culture est le fondement de l'unité du genre humain. A LA NUDITÉ HUMAINE texte de Platon, in Protagoras, 320c-312c L'homme est un animal inachevé, indéterminé, qui doit s'éduquer lui-même. Ce qu'il y a d'humain en l'homme n'apparaît pas originellement l'homme est le seul être dans la nature qui a à devenir ce qu'il est, en sorte que l'humanité, pour l'homme, est un idéal, un horizon à atteindre. L'animal est, au contraire, un être de pure nature; guidé par l'instinct, il est d'emblée tout ce qu'il peut être. L'animal est achevé car la nature prend soin de lui à la naissance il est équipé, peut se défendre à l'aide de ses crocs, de ses griffes, etc. L'homme a été partiellement abandonné par la nature, comme l'enseigne Platon dans le mythe du Protagoras 320 c-321 c. Correction du travail à faire à la maison sur le texte de Platon Épiméthée est chargé de la répartition des capacités entre les diverses espèces; il veille à équilibrer les dons, de sorte qu'aucune espèce ne soit menacée d'extinction les oiseaux ont des ailes pour fuir dans les airs, les rongeurs savent creuser des galeries où trouver refuge; aux uns il donne la force sans la vitesse, aux autres la vitesse sans la force. Quand il eut dépensé pour les animaux toutes les facultés dont il disposait, Épiméthée constata qu'il avait oublié l'espèce humaine. Prométhée offrit alors aux hommes la maîtrise du feu et des techniques qui vont leur permettre de travailler et ainsi de compenser leurs faiblesses. Mais les hommes ne connaissent pas l'art de vivre ensemble, de s'organiser, de se respecter mutuellement. Zeus, craignant alors la disparition du genre humain, fit don aux hommes de deux vertus permettant justement de vivre ensemble, de pratiquer l'art politique la pudeur et la justice. La cité définit le territoire humain entre celui des dieux et celui de la sauvagerie animale. Contrairement à l'animal voué à l'état de nature dans toute sa violence, l'homme doté de la raison et du langage peut renoncer à l'état de guerre, entrer dans l'état politique et y construire le souverain qui agit au nom du peuple. L'homme est donc originellement nu, imparfait, inachevé; il lui appartient de s'achever luimême, de faire advenir son humanité, et le moyen de cet achèvement est justement la culture. La pauvreté de son hérédité naturelle est l'envers d'une fabuleuse capacité à inventer; l'inachèvement de sa nature lui offre une plasticité illimitée qui l'élève au-dessus de l'animal. Cette capacité quasi infinie d'acquérir progressivement de nouvelles qualités et perfections, de dépasser le mécanisme et les bornes de l'instinct, Rousseau l'appelle, dans le Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes, la perfectibilité, qui s'oppose à la fixité de l'animal l’animal ne peut pas dépasser ce que la nature a fait de lui. Nous reverrons cette notion de fixité à propos du langage lorsque nous distinguerons, avec Bergson, le signe linguistique humain et le signe animal adhérent ». 5 B L'ÉDUCATION Repère en puissance/en acte » D'où l'importance de l'éducation qui conduit l'homme vers son humanité. A l'état sauvage, l'homme n'est qu'un animal ou un monstre, comme en témoigne l'étude par le docteur Itard de l'enfant sauvage, Victor de l'Aveyron, qui se comporte comme un animal. Il est biologiquement homme mais pas encore humain même l'usage de ses sens n'est pas encore humain, car notre sensibilité elle-même est une création culturelle, elle a besoin d'être éveillée, de passer de la puissance à l'acte. Cf. film de François Truffaut. Dans cette optique, Aristote distingue ce qui est en puissance», pas encore réalisé mais déjà là, de ce qui est en acte », c'est-à-dire réalisé, effectif. Correction du travail à faire à la maison sur la distinction en puissance / en acte ». La puissance dynamis représente tout ce qui est à l'état de possibilité – le virtuel, le potentiel, des promesses d'existence non encore réalisées; l'acte énergéia désigne les réalités achevées, définies. Un chêne, par exemple, est déjà tout entier en puissance dans un gland, mais seul l'arbre pleinement développé mérite ce nom. De la puissance à l'acte, il y a élévation, accès à un niveau supérieur de l'Être, réalisation de la finalité interne de la nature. L'acte est entéléchie», c'est-à-dire parachèvement. Il y a donc plus de perfection dans la réalisation de quelque chose ou de quelqu'un, que dans sa simple possibilité. L'acte est un triomphe, un accomplissement. En sorte que l'humanité de l'homme est le produit de la culture. Ce qui définit la nature humaine, c'est son éducabilité, sa capacité d'être formé. On peut dresser un animal pour lui apprendre à imiter son maître, mais l'éducation n'est pas de l'ordre du dressage, car elle a pour but de conduire l'homme à la fin que vise la nature – la liberté -, mais qu'il ne peut atteindre sans la culture et l'éducation du fait de son inachèvement naturel. Dans ses Réflexions sur l'éducation, Kant observe que le petit homme, du fait qu'il n'a pas d'instinct, n'a pas de guide naturel qui lui permettrait de se conduire lui-même Par son instinct, un animal est déjà tout ce qu'il peut être; une raison étrangère a pris soin de tout pour lui. Mais l'homme doit user de sa propre raison. Il n'a point d'instinct et doit se fixer lui-même le plan de sa conduite. Or puisqu'il n'est pas immédiatement capable de le faire, mais au contraire vient au monde pour ainsi dire à l'état brut, il faut que d'autres le fassent pour lui. » Rappelons que le latin educare signifie conduire vers ». Contrairement à l'animal, un enfant laissé seul mangerait n'importe quoi, même ce qui pourrait lui nuire. L'homme est ainsi le seul animal qui a besoin d'un maître pour l'éduquer. Pourquoi fautil éduquer l'homme ? Afin de le dépouiller de sa sauvagerie », affirme Kant ! L'enfant doit apprendre à discipliner ce qu'il peut y avoir de désordonné chez lui. Le but de l’éducation est donc de conduire l’homme à sa propre humanité et autonomie. L'éducation vise le perfectionnement du genre humain, lequel se réalise sur plusieurs générations. L’éducation comporte deux aspects 6  La discipline partie négative de l’éducation doit habituer l’enfant à supporter la contrainte des lois afin d'apprendre à se maîtriser; l’éducation doit commencer par un travail sur soi où il s'agit d'apprendre à maîtriser ses instincts et désirs. Civiliser veut dire polir » notre nature on civilise les penchants en apprenant à les dominer. Être poli, c’est justement avoir été poli par l’éducation.  L’instruction partie positive consiste à former et à enrichir l’esprit par la transmission du savoir et par l’étude. Le défaut de discipline est plus grave que le défaut d'instruction, car il est difficile de corriger un manque de discipline, alors que le manque d'instruction peut se combler par la suite. Pour exercer pleinement sa liberté, il faut être à la fois discipliné et instruit. L'homme instruit doit ainsi être différencié de l'homme cultivé. L'homme instruit est certes capable de mémoriser un savoir, mais cette mémorisation ne s'est pas accompagnée d'une réelle appropriation du savoir, ce savoir lui reste extérieur. En revanche, l'homme cultivé est celui qui a été poli, raffiné par la fréquentation d'une culture intellectuelle, doté d'un savoir large et approfondi; c'est un homme sage, mûri par une certaine expérience de la vie. L'homme cultivé est plus que l'homme seulement instruit puisqu'il a porté la nature humaine à sa perfection en lui-même. Kant souligne que c'est dans le problème de l'éducation que gît le secret de la perfection de la nature humaine ». La civilisation entendue comme progrès doit aboutir à une pacification des relations humaines, en substituant la raison à la violence. Grâce à la culture, l'homme doit réaliser toutes les virtualités de sa nature, en dominant la nature extérieure grâce à la technique et sa propre nature grâce à l'éducation. C LA CULTURE, UNE SECONDE NATURE texte n°1 de Merleau-Ponty La réalisation de l'unité du genre humain est-elle néanmoins possible ? Peut-on véritablement, par la culture, rendre l'homme plus humain, plus universel, en l'arrachant à tout enfermement dans une tradition, une culture particulière, une identité donnée culture comme appartenance d'origine à une identité culturelle ? Or cet idéal universaliste se heurte à un obstacle culturel majeur, celui de la pluralité des langues, qui rend l'unité du genre humain, la communication des hommes pour le moins problématique, chaque peuple reconnaissant dans sa langue un élément fondamental de son identité. D'où le projet d'instituer une langue universelle exemple de l'espéranto faire parler à tous les hommes la même langue, c'est faire fraterniser des peuples prisonniers de leurs différences culturelles et conjurer ainsi les conflits par une réforme du langage. Merleau-Ponty montre, dans sa Phénoménologie de la perception, qu'un tel projet est voué à l'échec parce qu'absurde il n'existe pas une pensée universelle, un monde intérieur commun à tous les hommes un Français ne pense pas la même chose qu'un Allemand ! Le langage invente la réalité; notre manière de percevoir, de ressentir, loin d'être universelle en tout homme, est façonnée par notre culture appartenance. C'est ce que montre Merleau-Ponty dans le texte suivant à propos de la colère et du sentiment amoureux qui sont des institutions, quelque chose de construit et de culturel. 7 De là l'idée que la nature humaine est introuvable et que l'homme n'est que déguisement. C'est ce souligne Pascal Il n'y a rien qu'on ne puisse rendre naturel; il n'y a pas de naturel qu'on puisse faire perdre » Pensées, fragment 94. Cette nature humaine a été perdue depuis le péché originel, perte qui est symbolisée, dans la Bible, par le fait qu'Adam et Ève découvrent leur nudité et éprouvent le besoin de masquer celle-ci en se couvrant de peaux de bêtes ». La culture vient masquer l'incomplétude naturelle de l'homme. En sorte que ce que nous croyons naturel » dans l'homme n'est en réalité, la plupart du temps, qu'une institution qui relève de la culture, de ce que Pascal appelle la coutume ». La coutume, qui supplée à la déficience de naturel en l'homme, tend à se faire passer pour une seconde nature. C'est la coutume qui est toujours première et qui fait les métiers, les titres, les hiérarchies, etc. La nature, loin d'être une donnée brute et originaire, est déjà une première coutume. Pascal donne l'exemple du sentiment d'amour des enfants envers leurs parents Les pères craignent que l'amour naturel des enfants ne s'efface. Quelle est donc cette nature sujette à être effacée ? La coutume est une seconde nature, qui détruit la première. Pourquoi la coutume n'est-elle pas naturelle ? J'ai bien peur que cette nature ne soit elle-même qu'une première coutume, comme la coutume est une seconde nature» Pascal, ibid., fragment 93. TRANSITION La culture nous rend-elle plus humain ? Les facultés virtuelles que l'homme a reçues de la nature en puissance ne peuvent s'actualiser que par la vie en société. L'homme est un animal perfectible. On naît certes homme au sens biologique du terme, mais on devient humain, et parfois inhumain comme on va le voir, par l'éducation. En ce sens, on peut dire que, chez l'homme, la culture est une seconde nature. Mais si la culture transforme l'homme, jusqu'où cette transformation nous mène-t-elle ? N’y a-t-il pas une forme de culture et même d'éducation qui rende l'homme inhumain ? II LA CULTURE DIVISE ET DÉNATURE L'HOMME La culture ne rend pas forcément l'homme plus humain. Les progrès de la civilisation ne conduisent pas à une société nécessairement meilleure, mais peuvent conduire à l'accroissement des inégalités, des injustices, de la violence, à l'inauthenticité, au triomphe de l'artificiel et à des formes régressives de barbarie jamais tout à fait contenues. La culture est aussi ce qui sépare, dénature, divise les hommes entre eux. A L'AMBIVALENCE DE LA CULTURE Dans le Discours sur l'origine de l'inégalité, Rousseau prend l'image de la statue du dieu Glaucus, plongée dans l'eau, qui, avec le temps, est recouverte de coquillages, ce qui la rend méconnaissable. Cette métaphore désigne l'homme civilisé, cultivé, l'homme artificiel, contrenature, devenu inauthentique. La culture se présente comme un instrument de division, alors que la nature, synonyme de simplicité originelle, est un principe d'unité. Il s’agit de la culture au sens de l’ensemble des activités par lesquelles l’homme s’éloigne, s’écarte de la nature, ce qui 8 inclut l’histoire, la société, le travail, la technique, la politique, le langage, etc. Culture comme artifice, processus de dénaturation. Cette division s'effectue d'abord à l'intérieur même de l'homme sous l'effet de la culture, une scission s'opère en l'homme entre l'être et le paraître; la vie sociale implique une perte de spontanéité, une perte de la franchise et de la simplicité de l'homme naturel qui coïncidait avec lui-même. Ainsi l'homme social est-il devenu hypocrite, il a appris à être faux, inconsistant, à paraître, à se comparer aux autres. Homme calculateur, dépravé L'homme qui médite est un animal dépravé », Rousseau, Discours sur l'origine de l'inégalité. Rousseau, dans la Lettre à d'Alembert sur les spectacles, critique le théâtre la vie en société peut être comparée à une immense scène, où chacun est acteur d'un rôle contrefait; chacun joue un personnage avec lequel il ne se confond pas. L'homme social se juge à partir du regard des autres, comparaison qui fait naître la jalousie, la rivalité, l'envie. Notre culture déguise nos mensonges, notre hypocrisie. Ici, la culture renvoie aux activités et productions spirituelles ou intellectuelles considérées par une société comme légitimes et qui témoignent de la part de celui qui s’y adonne l’homme cultive » la maitrise de connaissances étendues en littérature, musique, sciences, histoire, etc., un certain raffinement. Kant, dans la septième proposition d'Idée d’une histoire universelle au point de vue cosmopolitique, dénonce cette apparence de morale que sont les conventions, les règles de politesse qui nous accablent et qui ne constituent qu'une apparence de bienséance, que le vernis, la surface d'une réalité qui n'a rien de morale Nous sommes civilisés, jusqu'à en être accablés, par la politesse et les bienséances sociales de toute sorte. Mais nous sommes encore loin de pouvoir nous tenir pour déjà moralisés. Si en effet l'idée de la moralité appartient bien à la culture, la mise en pratique de cette idée qui n'aboutit qu'à une apparence de moralité dans l'amour de l'honneur et la bienséance extérieure, constitue simplement la civilisation. ». Exemple du pédantisme l'homme civilisé est un pédant impénitent ! Au total, la culture divise l'homme à l'intérieur de lui-même; elle divise et sépare l'humanité en rompant l'unité primitive de l'homme d'avec la nature et des hommes entre eux. B HUMANISME ET ETHNOCENTRISME textes 2 de Lévi-Strauss Dans Race et Histoire, Claude Lévi-Strauss montre que la culture peut rendre l'homme inhumain à partir du moment où une culture tend à se juger supérieure aux autres et qu'elle prétend imposer aux autres son hégémonie et ses propres valeurs. Cette conception expansionniste, dominatrice de la culture participe d'une volonté d'uniformisation, d'homogénéisation qui entend abolir toute différence culturelle. Ce n'est pas tant la pluralité des cultures qui est un obstacle à l'unité du genre humain que la volonté de réduire cette diversité par l'imposition d'un modèle dont la valeur ne peut être reconnue que dans une culture donnée. C'est l'affirmation de la supériorité d'une culture sur une autre qui génère le conflit. Culture ici au sens de civilisation. 9 Le concept de supériorité culturelle découle d'un préjugé fondamental, qui est l'ethnocentrisme c'est la tendance à ne voir de modèle de l'humain que dans sa propre culture. L’ethnocentrisme consiste donc à ériger les valeurs propres à la société à laquelle j’appartiens en valeur universelle. L’ethnocentriste croit que ses valeurs sont les valeurs et considère sa propre civilisation comme supérieure comme supérieure, voire comme la seule à mériter le titre de civilisée ». Ainsi le racisme, le colonialisme. Ainsi chaque société a-t-elle toujours tendu à confondre “sa” propre civilisation avec “la” civilisation, allant jusqu’à rejeter en dehors de l’humanité les hommes qui relevaient d’autres cultures. Les Grecs appelaient “barbares” les hommes qui étaient étrangers à leurs institutions et par la suite les Occidentaux n’ont vu longtemps que “sauvagerie” dans les cultures exotiques on préfère rejeter hors de la culture, dans la nature, tout ce qui ne se conforme pas à la norme sous laquelle on vit» Lévi-Strauss. L'Occident a inventé le sauvage. L'Europe et l'Amérique l'ont exhibé, l'ont montré, dans des zoos, des expositions ou des scènes de music-hall pour convaincre les populations blanches de leur évidente et définitive supériorité sur le monde. Cf. documentaire Les zoos humains» Lévi-Strauss accuse l'humanisme occidental d'avoir isolé l'homme de tout ce qui n'était pas sa culture, en le coupant ainsi aussi bien des autres cultures que de la nature cf. textes 2 de LéviStrauss. Cette valorisation, par l'humanisme occidental, de la culture et de l'affirmation de l'homme à travers son arrachement à la nature serait à la source de la destruction moderne de la nature par la technique, mais aussi de l'anéantissement des autres cultures, notamment sous la forme de la colonisation J'ai le sentiment, écrit Lévi-Strauss dans un entretien publié par le journal Le Monde le 21 janvier 1979, que toutes les tragédies que nous avons vécues, d'abord avec le colonialisme, puis avec le fascisme, enfin avec les camps d'extermination, cela s'inscrit non en opposition ou en contradiction avec le prétendu humanisme sous la forme où nous le pratiquons depuis plusieurs siècles, mais presque dans son prolongement naturel...». C’est dans la mesure même où l’on prétend établir une discrimination entre les cultures et les coutumes que l’on s’identifie le plus complètement avec celles qu’on essaye de nier. En refusant l’humanité à ceux qui apparaissent comme les plus sauvages » ou barbares » de ses représentants, on ne fait que leur emprunter une de leurs attitudes typiques. Le barbare, c’est d’abord celui qui croit en la barbarie » Lévi-Strauss, Race et histoire. C UN SI FRAGILE VERNIS D'HUMANITÉ texte n°3 de Freud, in Malaise dans la civilisation La culture, toute culture ne nous rend donc pas forcément plus humain puisque, nous l'avons vu, elle peut être source de conflits, de division des hommes entre eux et être mise au service d'une volonté de domination, de stigmatisation de l'autre, d'uniformisation. La civilisation génère donc des formes de barbarie. Au fond, l'homme n'est jamais quitté par ses pulsions d'agressivité, d'animalité, de domination. La culture n'est là que pour contenir, sublimer l'animalité. Elle est 10 impuissante à le civiliser complètement. C'est ce que montre Freud dans Malaise dans la civilisation texte n°3. On trouve une illustration cinématographique de cette thèse de Freud dans le film de Peter Brook 1963, Sa Majesté des mouches Lord of the flies, inspiré du roman de William Golding écrit en 1954, qui montre la fragilité de la civilisation. Il décrit le parcours régressif d'enfants livrés à eux-mêmes. Un avion transportant exclusivement des garçons anglais issus de la haute société s'écrase durant le vol sur une île déserte. Le pilote et les adultes accompagnateurs périssent. Livrés à eux-mêmes dans une nature sauvage et paradisiaque, les nombreux enfants survivants tentent de s'organiser en reproduisant les schémas sociaux qui leur ont été inculqués. Mais bien vite le vernis craque, la fragile société vole en éclats et laisse peu à peu la place à une organisation tribale, sauvage et violente bâtie autour d'un chef charismatique et d'une religion rudimentaire. Offrandes sacrificielles, chasse à l'homme, guerres sanglantes la civilisation disparaît au profit d'un retour à un état proche de l'animal que les enfants les plus fragiles ou les plus raisonnables paient de leur existence. La barbarie va même souvent de pair avec la culture la plus raffinée. On peut aimer la musique la plus raffinée et la plus complexe, pleurer en l’écoutant, et, dans le même temps, être capable de la férocité. L’art n’est pas le contraire de la barbarie et la raison n’exclut pas la violence. Exemple de la musique utilisée dans les camps de concentration. C’est ce que montre Pascal Quignard dans son livre La haine de la musique La musique est le seul, de tous les arts, qui ait collaboré à l’extermination des Juifs organisée par les Allemands de 1933 à 1945 … Il faut souligner, au détriment de cet art, qu’elle est le seul art qui ait pu s’arranger de l’organisation des camps, de la faim, du dénuement, du travail, de la douleur, de l’humiliation, et de la mort. » Mais pourquoi la musique, qui peut être considérée comme la pointe la plus fine de la culture humaine, a-t-elle pu être mêlée à l’exécution de millions d’êtres humains ? Pascal Quignard souligne que la musique viole le corps humain. Elle met debout », en sorte que la musique, étant un pouvoir, s’associe à tout pouvoir. Partout où il y a un chef et des exécutants, il y a de la musique ». La musique, dans cette optique, annihile la pensée, endort la douleur. Elle pénètre à l’intérieur du corps, s’empare de l’âme, elle capte, captive dans le lieu où elle résonne, ce que Platon avait déjà souligné dans République III, 401 d. Les soldats allemands organisèrent la musique dans les camps de la mort pour augmenter l’obéissance, par plaisir esthétique et jouissance sadique. La musique permet de marcher au pas et de rester en ordre serré. Là où on veut avoir des esclaves, il faut le plus de musique possible », affirme Léon Tolstoï cité par Maxime Gorki dans les Entretiens à Iasnaïa Poliana. On en conclut que l’humanité est un vernis bien fragile. Dans certaines circonstances se manifeste chez les êtres humains une propension à ne pas agir en accord avec les sentiments de bienveillance et les principes éthiques qui les animent dans la vie ordinaire. Les hommes sont perfectibles, disait Rousseau, ils ont le pouvoir de se transformer indéfiniment, pour le meilleur et pour le pire ! 11 TRANSITION La culture n'est donc pas un gage de moralité. La diversité culturelle peut être une source de conflits et constituer un obstacle à l'unité du genre humain. La perfectibilité n'est pas nécessairement synonyme de progrès. L'humanité n'est donc jamais acquise. Elle doit être conquise, défendue, protégée à tout moment car nous sommes tous des barbares potentiels. A quelles conditions, dès lors, la culture est-elle susceptible de nous moraliser ? III LA CULTURE DOIT MORALISER L'HOMME La civilisation, alors même qu'elle aggrave les conflits entre les hommes, est néanmoins l'unique moyen de les réunifier. Paradoxe de la culture qui ne divise que pour mieux réunir. Cultiver, c'est entretenir son humanité, tenter de la rendre meilleure, prendre soin colere de la nature, de sa propre culture, de la culture des autres. A LA CULTURE COMME RUSE DE LA NATURE L'INSOCIABLE SOCIABILITÉ Dans l'Idée d'une histoire universelle au point de vue cosmopolitique, Kant montre que le conflit n'est pas tant la cause de la division qu'il n'est le moyen, la médiation permettant de surmonter la fragmentation de l'humanité. La culture n'est pas à l'origine de la fragmentation. Cette diversification a sa source dans la nature elle-même multiplicité de races distinctes, par exemple, elle est voulue par elle en quelque sorte. Cette volonté de diversité correspond à un plan, à un dessein providentiel de la nature; elle est le moyen utilisé par la nature pour rendre possible la dispersion du genre humain sur la terre car chaque race se trouve mieux adaptée à une certaine situation géographique et climatique. Par nature, l'homme tend à s'unir à ses semblables en vertu d'un penchant à la sociabilité; il tend aussi à s'isoler, du fait de cette diversité qui le pousse à vouloir se séparer des autres et à cultiver ainsi sa différence. Cette opposition se traduit par le conflit qui oppose, en chacun de nous, les penchants égoïstes et la nature rationnelle. Kant appelle insociable sociabilité » cette tendance naturelle qui pousse les hommes, par une sorte de plan caché de la nature, à entrer en conflit les uns avec les autres. Cette tendance à la séparation et à la division est précisément ce qui va forcer l'homme à se cultiver. L'humanité n'est pas tant une nature donnée qu'un idéal à atteindre, par-delà la division de l'humanité en espèces culturellement distinctes. La concurrence a donc des effets bénéfiques. Kant prend l'exemple d'un enclos dans lequel se trouvent différents arbres, et le compare à un enclos où il n'y aurait qu'un seul arbre là où il y en a plusieurs, ils se développent harmonieusement et poussent beaux et droits, alors que l'arbre seul ne parvient pas à s'élever. L'insociable sociabilité pousse l'homme à entrer en conflit avec les autres, amis elle est aussi ce qui le force à se cultiver. Le développement de l'homme par la culture lui est pathologiquement extorqué» l'homme ne le veut pas pour lui-même, mais il lui est imposé par la vie en société. D'où l'éloge que fait Kant des guerres, des conflits de civilisations. La guerre, observe Kant, impose à l'homme une 12 certaine discipline, elle oblige les États à discipliner les citoyens. Par cette discipline, la guerre fait d'abord la guerre à la guerre, car la source des guerres se trouve dans le cœur des hommes, dans la sauvagerie des impulsions, dans l'absence de discipline. La guerre est une situation invivable, qui oblige les hommes à trouver des remèdes, des moyens de s'entendre entre eux, pour entre un terme à ces conflits. La guerre nous force paradoxalement à faire la paix. De même que le droit interne aux Etats arrache les individus à l'état de nature, de même le conflit des Etats entre eux, à l'échelle internationale, force les hommes à s'entendre pour mettre fin à l'état de guerre. La guerre n'est donc pas tant un obstacle à l'unité du genre humain qu'elle n'est une condition qui préexiste à son avènement. La constitution d'un droit international se situe à l'horizon une société cosmopolitique, où chaque homme serait reconnu comme citoyen du monde » sous la protection universelle des droits de l'homme qui constituent une culture vraiment universelle. Droit international qui suppose la création d'un Etat multinational ou d’une confédération pacifique qui préfigure la future Société des Nations. C'est à cette condition que la culture peut véritablement nous rendre plus humain elle doit contribuer à unir les hommes, à favoriser la paix, le droit entre les hommes et les peuples. B CULTURE ET ALTÉRITÉ La culture risque de rendre l'homme inhumain, nous l’avons vu, lorsqu'une culture particulière tend à se juger supérieure aux autres et à vouloir imposer un idéal unique. Or la pluralité des cultures est constitutive de la richesse même de l'humanité qui se décline au pluriel. La civilisation implique la coexistence de cultures offrant le maximum de diversité. La civilisation mondiale n'est rien d'autre que la coalition, à l'échelle mondiale, de cultures préservant chacune leur originalité. Toutes les petites cultures peuvent collaborer au sein d'un plus grand ensemble que Lévi-Strauss appelle civilisation. Selon Lévi-Strauss, les différentes cultures se construisent à partir d'un fonds commun de possibilités logiques à travers lesquelles les hommes pensent et agissent sur leur milieu de vie. Ce qui distingue les cultures ce sont seulement leurs façons d'utiliser ces ressources logiques communes. En Occident, on privilégie surtout l'action, l'innovation, le rendement; l'Inde, au contraire, privilégie les techniques spirituelles afin d'atteindre la paix intérieure. En sorte que la diversité culturelle peut se comparer à un jeu de cartes dans lequel les règles communes produisent, à partir de donnes différentes au départ, une infinité de parties différentes dans lesquelles les pertes et les gains vont finir par s'équilibrer. Lévi-Strauss appelle, en outre, à une réconciliation de l'homme et de la nature, dans un humanisme généralisé», c'est-à-dire élargi et remanié. Au lieu de prendre pour principe la culture conçue comme séparation de l'homme et de la nature, il faudrait réintégrer l'homme dans la nature, prendre pour principe l'identification de l'homme à toutes les formes de vie qui impliquerait de refonder les droits de l'homme non pas, comme on le fait depuis l'Indépendance américaine et la révolution française, sur le caractère unique et privilégié d'une espèce vivante», mais en s'efforçant au contraire d'y voir un cas particulier de droits reconnus à toutes les espèces.» De près et de loin. Substituer donc aux valeurs des droits de l'homme celles des droits de la vie. 13 C LE DIALOGUE DES CULTURES Mais la thèse de Lévi-Strauss qu'on peut qualifier de relativiste est problématique. On entend par relativisme en ethnologie l’obligation d’adopter la même attitude vis-à-vis des diverses sociétés. Idée qu’aucune société n’est supérieure à une autre. Le relativisme conduit ainsi à nier l’existence de valeurs universelles comme, par exemple, les droits de l’homme. Or le relativisme ne peut condamner les sociétés qui font de l’esprit e conquête ou de la volonté de dominer les autres êtres humains une valeur centrale. Il devient alors impossible de sanctionner des pratiques comme l'excision ou l'interdiction de l'éducation à la gent féminine. De quel droit, en effet, vouloir faire de la tolérance une valeur absolue, si toutes les valeurs sont relatives et si toutes les cultures se valent ? Le maintien et la valorisation de la diversité culturelle peut conduire, qui plus est, à l'affirmation de l'incommunicabilité de toutes les cultures, ce qui rend évidemment impossible le dialogue entre les cultures. Le risque est grand, avec le relativisme, de nier l'idée d'une humanité universelle et de réduire l'homme à son être culturel et social qui se voit interdit toute distanciation vis-à-vis de sa culture et de sa société au nom de la survie du groupe. Ainsi, au Québec, les autorités provinciales, souhaitant protéger la forme de société culturellement française, ont promulgué des réglementations interdisant à la population francophone d'envoyer leurs enfants dans des écoles anglaises. Toute ouverture de l'individu hors de l'héritage culturel est alors perçue comme une aliénation, en sorte que le surinvestissement de l'identité ethnique conduit à l'enfermement dans l'anéantissement de l'identité individuelle. Le droit à la différence risque ainsi de se transformer en droit à l'oppression des individus par le groupe. Les droits de l’homme, loin de se réduire à un pur produit de la civilisation occidentale, fournissent le ciment qui permettrait l'unification des cultures au-dessus de la diversité culturelle, il y a des valeurs supérieures dont le respect doit s'imposer à toutes les cultures sans exception. La culture des droits de l'homme » a permis à l'Occident de se critiquer et de se réformer dans ses propres pratiques. Rappelons que la culture occidentale européenne s'est elle-même constituée historiquement par un dialogue permanent entre différentes cultures et héritages, celui de Rome, d'Athènes et de Jérusalem. Toutes les cultures sont-elles capables d'un tel dialogue ? Toutes les cultures se valentelles ? Ont-elles toutes intégré ces valeurs universelles ? La culture nous rend plus humain, en tout cas, si elle est capable de dialoguer avec les autres. Une culture n'est donc pas une entité statique, close sur elle-même, clairement définie, se refermant sur ses membres. Elle est le produit de processus historiques multiples d'interaction avec d'autres cultures. Il y a danger lorsqu'un individu se définit uniquement par son appartenance culturelle et s'enferme dans une définition, lorsque cette identité est réifiée. 14 Nous ne pouvons jamais nous réduire à une seule appartenance. C'est ce que montre Amin Maalouf dans Les Identités meurtrières originaire d'une famille du sud de l'Arabie et installée au Liban, cette famille s'enorgueillit d'avoir toujours été arabe et chrétienne; sa langue est l'arabe, mais il a été éduqué au lycée français, avec une grand-mère turque et un grand-père maronite d'Egypte En extrapolant à peine, je dirai avec chaque être humain, j'ai quelques appartenances communes, mais aucune personne au monde ne partage toutes mes appartenances », Je fouille ma mémoire pour débusquer le plus grand nombre d'éléments de mon identité, je les assemble, je les aligne, je n'en renie aucun ». Amin Maalouf partage quelque chose de commun avec une grande partie de l'humanité, mais en même temps il peut se considérer comme unique. Cette agrégation d'appartenances multiples n'est pas vécue comme un conflit en lui-même. Au contraire la blessure de la différence » surgit lorsqu'il se trouve obligé de s'identifier à l'une de ces appartenances souvent celle qui est stigmatisée par le regard des autres au détriment des autres. Or son expérience nous enseigne qu'il est possible de faire cohabiter en soi et en dehors de soi différentes appartenances culturelles ou différentes cultures de manière pacifique. La culture est alors ce qui, en l'homme, lui, permet de s'arracher à une communauté, à une identité donnée pour parler, penser, agir. Ainsi, dans les grandes œuvres de la culture, il y a un effort pour dépasser sa culture particulière et pour rejoindre l'humanité de l'homme ces œuvres parlent à tous. On lira, à ce sujet, le livre d'Alain Finkielkraut, La défaite de la pensée. CONCLUSION GÉNÉRALE La culture nous rend-elle donc plus humain ? Le nous » de la question renvoie à la fois à l'individu et à l'humanité tout entière. A quelles conditions la culture peut-elle nous unir, nous moraliser, nous rendre meilleurs, plus civilisés, tolérants, bienveillants à l'endroit des autres cultures ? La diversité culturelle est-elle finalement une richesse et une chance pour l'humanité, ou faut-il y voir un obstacle ? La culture rend l'homme inhumain lorsqu'elle l'enferme dans son identité, lorsqu'elle débouche sur l'ethnocentrisme, lorsqu'une culture particulière veut imposer aux autres un idéal unique, lorsqu'elle est un facteur de conflits entre les hommes, lorsqu’elle les oppose et les divise guerres, génocides, colonialisme.... La culture rend l'homme inhumain lorsqu'elle l'isole des autres cultures et des autres êtres vivants. La culture désigne le soin, l'entretien à l'égard de sa propre nature c'est notamment la fonction des droits de l'homme, de la nature extérieure c'est la tâche de l'écologie, de sa propre culture c'est la mission de l'école qui doit veiller à la conservation du passé et de notre héritage culturel et de la culture des autres c'est ce à quoi veille en particulier des institutions comme l'UNESCO. Il est ainsi possible d'affirmer à la fois l'unité du genre humain, la capacité, pour les hommes, de partager certaines valeurs fondamentales celles des droits de l'homme, par exemple, tout en reconnaissant l'irréductibilité, voire l'incommensurabilité, des cultures entre elles. Dès lors, 15 une société n'est vraiment civilisée que si elle est capable de faire coexister des cultures différentes. La civilisation n'est pas un fait comme la culture, mais un processus historique, un idéal moral, un horizon à atteindre. De ce point de vue, la civilisation serait plutôt synonyme de progrès, tandis que la culture serait synonyme de tradition. La civilisation comprend les valeurs morales et politiques qui ne sont pas inscrites spontanément dans le tissu culturel. Aujourd'hui, il est difficile de ne pas associer à l'idée de civilisation celle des Droits de l'homme et du citoyen. C'est bien au nom des Droits de l'Homme que sont condamnées certaines coutumes archaïques portant atteinte à l'intégrité physique et morale des personnes excision.... SUJETS DE DISSERTATION - La culture rend-elle l’homme plus humain ? - L’homme est-il un être à part ? Peut-on dire d’une civilisation qu’elle est supérieure à une autre ? - Peut-on juger la culture à laquelle on appartient ? - La pluralité des cultures est-elle un obstacle à l’unité du genre humain ? - Peut-on parler à bon droit d’hommes “sans culture” ? DÉFINITIONS A CONNAITRE - La culture l'ensemble des faits symboliques qui ajoutent à la nature une signification dont celle-ci semblait dépourvue; la formation spirituelle ayant élevé le goût, l’intelligence et la personnalité à la dimension de l’universel; au sens sociologique, la culture est un ensemble complexe incluant connaissances, techniques, traditions, et caractérisant une société ou un groupe donné il n’y a donc pas de sociétés humaines sans culture. - La civilisation au sens moral, impliquant un jugement de valeur, la civilisation est la conquête spirituelle de l’homme par lui-même, par opposition aux énergies qui seraient purement animales ou barbares»; processus de perfectionnement orienté vers un progrès du genre humain. - L'ethnocentrisme tendance à considérer le groupe socio-culturel auquel on appartient comme un centre, un modèle de référence, une norme, et à rejeter ainsi la diversité culturelle. - Le relativisme culturel conception selon laquelle il n’existe pas de valeurs universelles et de civilisation supérieure à une autre ; toutes les cultures se valent et sont respectables. Repères universel/général/particulier/singulier, en puissance/en acte - L'universel est universel ce qui est valable pour tous les cas sans exception, partout et toujours, ce qui est reconnu pour tous les hommes. - Le général ce qui correspond à la grande majorité des cas ou ce qui a été constaté à chaque fois, mais dont nous ne pouvons pas affirmer qu'il en sera toujours ainsi sans exception. 16 -Le particulier est particulier ce qui est valable pour une partie seulement d'une totalité, ce qui appartient en propre à un individu. - Le singulier est singulier ce qui est valable pour un individu ou une totalité individuée, ce qui fait qu'un être est unique, original et se distingue vraiment des autres. - En acte / en puissance» En puissance» renvoie à une promesse, une potentialité, à quelque chose qui est possible mais qui n'est pas encore réalisé. En acte» renvoie à une réalité, au fait que la promesse ou la possibilité a été effectivement tenue et mise en œuvre. CITATIONS A RETENIR L’homme est l’animal qui n’est pas encore fixé de manière stable » Nietzsche, Par-delà bien et mal, § 62. C’est dans le problème de l'éducation que gît le secret de la perfection de la nature humaine » Kant, Réflexions sur l’éducation. Tout est fabriqué et tout est naturel chez l’homme » Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception. Il n'y a rien qu'on ne puisse rendre naturel; il n'y a pas de naturel qu'on puisse faire perdre » Pascal, Pensées, fragment 94. L'homme qui médite est un animal dépravé » Rousseau, Discours sur l'origine de l'inégalité. Le barbare, c’est d’abord celui qui croit en la barbarie » Lévi-Strauss, Race et histoire. BIBLIOGRAPHIE - - - Alain Finkielkraut, La défaite de la pensée. Sigmund Freud, Malaise dans la civilisation, PUF, 1971. Emmanuel Kant, Traité de pédagogie, Hachette Classiques, 1981 Idée d’une histoire universelle au point de vue cosmopolitique, Bordas, 1988. Claude Lévi-Strauss, Race et histoire, Gonthier, 1961. Amin Maalouf, Les Identités meurtrières, Grasset et Fasquelle, 1998. Blaise Pascal, Pensées, et 94, Garnier-Flammarion, 1976. Pascal Quignard, La haine de la musique, VIIe Traité, Gallimard, 1996. Jean-Jacques Rousseau, Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes, Garnier-Flammarion. Lettre à d’Alembert sur les spectacles, Garnier-Flammarion. Michel Terestchenko, Un si fragile vernis d’humanité. Banalité du mal, banalité du bien, La Découverte, 2007. Films - Peter Brook, Sa majesté des mouches Lord of the flies. François Truffaut, L’enfant sauvage. Lycée franco-mexicain – Cours Olivier Verdun ​Vous êtes très à me demander plus d'articles en philosophie, et vous avez bien raison, tant cette matière est difficile à apprivoiser et passionnante ! Alors, comme je n'ai pas les connaissances et compétences suffisantes pour le faire, j'ai demandé à une super prof de philo de partager ses magnifiques cours avec vous. Attention, cet article n'est pas du tout une dissertation à recopier, mais un plan détaillé avec des exemples et des textes qui permet de se plonger dans la fabuleuse notion de la nature et culture. Sujets déjà tombés les années précédentes - La culture est-elle un simple ajout à la nature ?- La culture nous protège-t-elle contre la violence ?- Peut-on parler d’un homme sans culture ?- La religion est-elle une production culturelle comme les autres ?Définitions Souvenez-vous de la distinction entre le donné et le construit elle vous servira pour penser la nature et la La nature renvoie au donné, c’est ce qui est toujours déjà là , qui nous caractérise en propre et dont on ne peut s’affranchir comme une sorte de fatalité  c’est la nature [humaine], on n’y peut rien ». La nature renvoie en ce sens à notre essence, ce qui définit notre nature humaine finie, consciente, rationnelle…- Tandis que la culture est quelque chose qui se construit, qui s’élabore au cours des siècles et de l’histoire de l’humanité. On avait lié la culture avec le travail et la technique la culture en tant qu’ensemble des productions humaines objets et élaboration des savoirs constitue le monde dans lequel nous On a vu la culture en ce sens comme fruit du travail et du développement des techniques. La culture est donc quelque chose de processuel, qui prend du temps et qui s’élabore au fil de l’histoire, contrairement au donné naturel qui serait toujours déjà là . On peut toutefois parler d’évolution de la nature humaine, mais cette évolution se fait surtout au contact de la culture. Exemple le fait que nous mangions de moins en moins de viande et d’aliments difficiles à mâcher font que notre mâchoire a évolué et ne cesse de le faire plus petite, moins de dents. Dans ce cas c’est la culture qui influence en retour la y a plusieurs façons d’articuler ces concepts - Soit on défend l’idée que la culture est la sortie d’un  état de nature », notamment par le biais de la technique qui améliore nos conditions de vie et nous sort d’une dépendance à l’égard de la nature pour se nourrir, boire, se protéger. La culture est alors vue comme une amélioration de nos conditions de vie ou un perfectionnement de notre nature faible via la technique. La culture serait donc ce qui nous distingue de la nature et nous rend supérieur à elle en la dominant, en la maÃtrisant cf Kant la raison humilie la nature en retour dans le cours sur l’art.- Soit on critique à l’inverse le fait que la culture soit nécessairement un progrès par rapport à une nature sauvage Rousseau en soutenant que le raffinement de la civilisation, en créant de nouveaux besoins inutiles, nous rend de plus en plus envieux les uns envers les autres et égoïstes. La civilisation, au lieu de nous rendre plus  civilisés », pervertirait l’amour de soi et l’empathie naturels en égoïsme cf Rousseau dans l'article sur Autrui.- Soit on relativise la différence entre nature et culture. Finalement, le culturel ne serait que le prolongement du naturel. Nous ne serions pas différents des animaux. Cette position a un avantage elle décentre l’homme dans la nature et le fait redescendre de son piédestal nous ne sommes pas une espèce  supérieure » par rapport aux autres vivants, nous ne sommes qu’une espèce parmi d’autres. Cette position a le mérite de rabaisser nos prétentions l’homme n’est plus un empire dans un empire, mais peut s’avérer moralement dangereuse c’est pouvoir justifier tous les phénomènes humains par des causes naturelles. Il existe des théories racistes qui expliquent les différences culturelles des humains par leurs différences physiques couleur de peau, morphologie….Des écueils à éviter quand on parle de culture et qui peuvent vous servir pour vos transitions 1 Considérer la culture comme supérieure à la nature, et faire de l’homme un empire dans un empire ou le sommet des êtres vivants problème écologique qui justifie l’exploitation de la nature par notre supériorité sur elle.2 L’ethnocentrisme* considérer notre propre culture comme seule valable ou supérieure moralement, techniquement. Cela conduit à un mépris de l’étranger, du  barbare » Lévi Strauss, de ce qui est différent de nous, et à une hiérarchie discutable des cultures occidentales, asiatiques, aborigènes….3 Il ne faut pas non plus tomber dans le relativisme culturel  toutes les cultures se valent, nous n’avons pas à les hiérarchiser ou les juger ». Cette position a le mérite d’éviter l’ethnocentrisme mais n’est pas non plus une solution. Le pire tout accepter sous prétexte que c’est la tradition où que nous n’avons pas à juger port d’armes, peine de mort, lapidation…. On est donc face à un problème sans solution comment concilier respect des différences et respect des hommes et de leurs droits inaliénables ?I La culture nous élève au-dessus de la nature et la maÃtriseJe vous renvoie à l'article sur le travail, et plus particulièrement à la maÃtrise technique de la nature grâce à nos mains polyvalentes outils de tous les outils, cf Aristote et nos savoir-faire. La construction d’un monde d’objets monde culturel montre notre capacité à recréer la nature toute entière, à être des êtres  universels » on peut tout faire, tout reproduire, et nous  élève du genre que la nature nous a donnée » Marx nous sommes des êtres génériques car nous pouvons considérer notre appartenance au genre humain universel. Nous sommes des êtres culturels universels car nous pouvons tout faire, tout construire ou presque. Pour Marx, cette capacité universelle à tout construire a aussi un versant négatif les objets que nous créons nous font face et nous ne nous reconnaissons plus en eux, ils nous sont étrangers nous aliènent. Vous pouvez aussi vous servir de Bergson et Arendt dans le cours sur la technique en tant qu’homo faber avant toute chose avant même d’être sapiens, savants, nous sommes des êtres fabricateurs. Nous fabriquons et façonnons la culture, un monde d’objets qui durent dans le temps Arendt. Alors que l’animal laborans l’homme qui travaille et pas qui fabrique n’obéit qu’à la logique dévorante de la vie et de la consommation. Il travaille pour vivre. Le culturel, c’est plutôt l’homo faber, le durable, par opposition à la logique naturelle de la consommation et de la production pour vivre, qui ne nous distingue pas des Les pyramides de Kheops sont des monuments éternels qui font partie du patrimoine culturel, pas une simple boÃte de conserve. À nuancer la gastronomie française, bien qu’elle soit classée dans la consommation, est aussi classée au patrimoine mondial de l’ productions culturelles sont aussi des productions artistiques voir l'article sur l'Art contrairement aux objets de l’artisanat marmites, bols, ustensiles, les oeuvres d’art ne servent à rien cf Théophile Gautier et son slogan de  l’art pour l’art »  Il n’y a de vraiment beau que ce qui ne peut servir à rien ; tout ce qui est utile est laid ». La culture n’a donc pas nécessairement une fonction utilitaire. En tant que domaine des Å“uvres d’art, la culture vise à éveiller notre sensibilité à la beauté et notre curiosité. Elle est purement gratuite n’a pas une fin pratique. La culture nous élève donc au-dessus de nos préoccupations quotidiennes et pratiques ce qui nous rattache encore à nos besoins naturels en nous ouvrant l’esprit, en nous invitant à la contemplation et à la réflexion. Elle nous force à lever les yeux du sol pour regarder le ciel métaphore de Bergson dans l'article sur la technique.II Il faut relativiser la différence entre nature et cultureUne première manière pour le faire Aristote dans l'article sur le bonheur. La fonction propre de l’homme est d’utiliser sa raison. Cette fonction lui est donnée par la nature, de même que la fonction végétative est donnée aux végétaux se contenter de vivre, de fixer la chlorophylle grâce au soleil et de se reproduire. Or la raison, c’est ce qui nous permet de réfléchir, de créer, d’inventer. La raison a donc un lien étroit avec la culture. Seul un être rationnel et conscient est capable d’élaborer une culture Aristote vous permet donc de prouver la continuité entre la nature et la culture le fait que la raison qui donne lieu à nos réflexions et à nos productions culturelles a un fondement naturel. Que la culture n’est que le prolongement de notre fonction naturelle propre réfléchir, créer, se fixer des fins ou Bergson, vous pouvez aussi lier nature et culture grâce au concept d’intelligence. La nature nous a donné l’intelligence. Or cette dernière nous permet de créer, d’inventer c’est un peu le même raisonnement qu’avec Aristote. L’intelligence qui nous sert à bâtir nos savoirs et notre culture en général est une fonction que nous a donnée la nature. Il y a donc encore une fois continuité entre nature et culture, la culture n’étant que le prolongement de notre nature intelligente. Ce que vous pouvez rajouter avec Bergson, ce sont les dangers de l’intelligence qui nous fait prendre conscience de notre finitude. De nombreuses Å“uvres artistiques favorisent cette prise de conscience, comme les vanités du XVIIème siècle, qui peuvent nous plonger dans une profonde mélancolie argument utile en III plutôt Un autre texte précieux qui montre qu’entre nature et culture, il n’y a plus de différence, si on considère le problème écologique et social contemporain. Les réfugiés climatiques sont comme les animaux qui fuient la forêt amazonienne qu’on détruit. Monde humain, monde naturel même combat. La pollution est partout, dans les airs, dans les mers, sur nos écrans, et il n’y a plus de raison de distinguer nettement monde naturel et monde culturel ou humain aujourd’hui Félix GUATTARI, Les trois écologies, 1989."Moins que jamais la nature ne peut être séparée de la culture et il nous faut apprendre à penser  transversalement » les interactions entre écosystèmes, mécanosphère, et Univers de référence sociaux et individuels. De même que des algues mutantes et monstrueuses envahissent la lagune de Venise, de même les écrans de télévision sont saturés d'une pollution d'images et d'énoncés  dégénérés ». Une autre espèce d'algue relevant, cette fois, de l'écologie sociale consiste en cette liberté de prolifération qui est laissée à des hommes comme Donald Trump qui s'empare de quartiers entiers de New York, d'Atlantic City, etc., pour les  rénover », en augmenter les loyers et refouler, par la même occasion, des dizaines de milliers de familles pauvres, dont la plupart sont condamnées à devenir  homeless », l'équivalent ici des poissons morts de l'écologie environnementale. […] Non seulement les espèces disparaissent mais les mots, les phrases, les gestes de la solidarité humaine. Tout est mis en oeuvre pour écraser sous une chape de silence les luttes d'émancipation des femmes et des nouveaux prolétaires que constituent les chômeurs, les  émarginés », les immigrés..."III La culture ou la civilisation ne s’accompagne pas nécessairement d’un progrès moral ou intellectuel, au défendre cette idée, vous pouvez vous aidez de Rousseau dans l'article sur Autrui. La civilisation ne nous rend pas plus sages ou plus  civilisés », mais en multipliant le luxe et les besoins, elle renforce notre amour propre et notre égoïsme au détriment de l’amour de soi originel. Nous sommes donc de moins en moins des êtres vertueux et de pitié, nous sommes au contraire de plus en plus égoïstes. Les hommes vivant à l’état sauvage n’ont donc rien à nous manière de défendre cette idée que la culture ne s’accompagne pas d’un progrès moral analyser ce qu’on appelle aujourd’hui xénophobie peur de l’étranger et ce qui est appelé ici  barbarie ». Lévi Strauss met l’accent sur une tendance naturelle à rejeter tout ce qui ne nous ressemble pas, toutes les cultures auxquelles nous ne nous identifions pas. Une tendance donc à l’ethnocentrisme seule notre culture nos mÅ“urs, nos traditions, notre religion, nos critères esthétiques, notre façon de manger… est légitime. Nous sommes les seuls détenteurs du bon goût, de la vertu, du bon sens. Les autres sont relégués au rang de sauvages, c’est-à -dire étymologiquement d’êtres  de la forêt ». Il n’y aurait donc qu’une culture au sens propre, la nôtre ethnocentrisme, les autres n’ayant que des bas instincts naturels. Cette attitude de rejet des cultures différentes ou  barbares » montre que la culture ne nous rend pas plus tolérants ou vertueux. Au contraire, elle renforce nos passions les plus primaires. D’où un renversement celui qui croit à la barbarie, c’est lui le barbare, le  sauvage » en un sens péjoratif LÉVI-STRAUSS, Race et histoire, chapitre 3, 1952."L’attitude la plus ancienne, et qui repose sans doute sur des fondements psychologiques solides puisqu'elle tend à réapparaÃtre chez chacun de nous quand nous sommes placés dans une situation inattendue, consiste à répudier purement et simplement les formes culturelles, morales, religieuses, sociales, esthétiques, qui sont les plus éloignées de celles auxquelles nous nous identifions.  Habitudes de sauvages »,  cela n'est pas de chez nous »,  on ne devrait pas permettre cela », etc., autant de réactions grossières qui traduisent ce même frisson, cette même répulsion en présence de manières de vivre, de croire ou de penser qui nous sont étrangères. Ainsi l'antiquité confondait-elle tout ce qui ne participait pas de la culture grecque puis gréco-romaine sous le même nom de barbare ; la civilisation occidentale a ensuite utilisé le terme de sauvage dans le même sens. Or, derrière ces épithètes se dissimule un même jugement - il est probable que le mot barbare se réfère étymologiquement à la confusion et à l'inarticulation du chant des oiseaux, opposées à la valeur signifiante du langage humain ; et sauvage, qui veut dire  de la forêt », évoque aussi un genre de vie animal par opposition à la culture humaine. Dans les deux cas, on refuse d’admettre le fait même de la diversité culturelle ; on préfère rejeter hors de la culture, dans la nature, tout ce qui ne se conforme pas à la norme sous laquelle on vit. [...] En refusant l'humanité à ceux qui apparaissent comme les plus  sauvages » ou  barbares » de ses représentants, on ne fait que leur emprunter une de leurs attitudes typiques. Le barbare, c'est d'abord l'homme qui croit à la barbarie."IV Résolution de la tension entre nature et cultureComment concilier notre nature avec les exigences de la culture et des bonnes moeurs ? Comment la société s’organise pour dompter les pulsions de chacun ? Vous pouvez réutiliser Freud notre nature est essentiellement désirante, pulsionnelle et surtout sexuelle. On peut alors définir la culture comme une difficile domestication des pulsions naturelles des humains. C’est le cas de la sublimation, qui est une orientation des pulsions sexuelles vues comme malsaines vers des activités socialement valorisées l’art, par exemple. À l’origine de la culture, de l’art, il y aurait donc une libido ou force sexuelle détournée de sa fonction primaire pour devenir une force créatrice. Et là vous avez un excellent argument de 3ème partie ! La culture a besoin de la nature, de la puissance du désir, pour voir naÃtre ses Å“uvres d’art. C’est ce qui motive notre besoin de créer. Mais cette orientation des pulsions naturelles vers la culture est aussi cause d’oppression et de mal être. Nos pulsions sont  inhibées » par la culture, elles sont interdites et donc aussi refoulées, pas tout le temps sublimées. Ces exigences morales et sociales de la culture  signifient pour nous une lourde charge psychique » puisqu’elles exigent de nous que nous allions contre notre nature pulsionnelle Freud, Nouvelles Conférences d'introduction à la psychanalyse"Il est devenu courant, pour nous, de dire que notre civilisation a été édifiée aux dépens d’aspirations sexuelles qui sont inhibées par la société, en partie refoulées, en partie aussi mises au service de nouveaux buts*. Nous avons aussi reconnu que, malgré toute la fierté que nous donnent nos conquêtes culturelles, il ne nous est pas facile de satisfaire aux exigences de cette civilisation, de nous sentir à l’aise en elle, parce que les restrictions pulsionnelles qui nous sont imposées signifient pour nous une lourde charge psychique. Or, ce que nous avons reconnu pour les pulsions sexuelles vaut, dans une mesure égale et peut-être plus grande, pour les autres, les pulsions d’agression. Ce sont elles surtout qui rendent difficile la coexistence des hommes et qui menacent sa continuation ; une limitation de son agressivité tel est le premier et peut-être le plus dur sacrifice que la société doit exiger de l’individu."* C’est la sublimation vers des activités socialement valorisé vous ai donné ce petit texte en complément car il pose le problème de la restriction des pulsions par la société, parce qu’elles ne sont pas socialement acceptées inceste, désir sexuel en tout genre. Et cette restriction peut favoriser des pulsions d’agression qui sont dangereuses pour la cohésion de la société. L’homme frustré aura plus tendance à agresser ses semblables. Comment la société gère-t-elle ces pulsions naturelles ? Comment domestique-t-elle la nature humaine ? Comment résoudre ce conflit entre nature pulsionnelle et cohésion d’une culture ? La thèse de Freud peut vous aider à répondre à la question La culture nous protège-t-elle contre la violence ?Récapitulatif des différents concepts freudiens • Le refoulement d'une pulsion désigne ici le fait qu'une pulsion est inhibée parce qu'elle est contraire à certaines règles sociales qui en interdisent l' La sublimation d'une pulsion désigne le fait qu'une pulsion s'exprime, mais sous une forme plus élaborée que la simple satisfaction brute et immédiate, et sous une forme socialement acceptable voire valorisé Refoulement des pulsions agressives Toute société cherche à canaliser l’agressivité humaine en punissant par des sanctions les actes de violence contre les personnes et contre les biens ; en interdisant la vengeance privée et en imposant la résolution des conflits par la justice publique ; en éduquant les individus à favoriser les solutions pacifiques, par la parole et le Sublimation des pulsions agressives l’agressivité est sublimée sous la forme de la combativité dans des situations de compétition, de concurrence, de rivalité, et on passe de l’affrontement direct, physique et sauvage à un affrontement symbolique et régulé par des normes cf. l'affrontement symbolique qui a eu lieu avant le match entre les All Blacks et le XV de France lors de la coupe du monde de 2007 ; on passe également de la violence des coups physiques portés par un corps, par des armes à l’expression dans le langage d’une opposition, d’une critique plus ou moins vive et virulente cf. cet extrait du film Ridicule.• Refoulement des pulsions sexuelles les pulsions sexuelles font l’objet de normes qui précisent avec qui la sexualité est autorisée interdit de l'inceste, distinction mineur / majeur … ; où la sexualité peut se manifester distinction privé / public, … ; comment la sexualité peut se Sublimation des pulsions sexuelles la pulsion sexuelle est sublimée sous la forme du désir, de la séduction à travers le regard et le langage, de pratiques érotiques qui ne se réduisent pas à une simple satisfaction brute et sauvage.

la culture nous rend elle plus humaine